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Chapitre 1 - La naissance d'une passion

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Écrire, parler de mes chiens, de mon rapport aux animaux, raconter, me raconter peut-être à travers leurs vies est un exercice qui n’est pas très facile et pourtant... J’ai envie de partager mon expérience d’une manière un peu intime, de témoigner sur mon amour pour mes compagnons à quatre pattes. Bien sûr, avant tout, il y l’affection, celle sans partage que nous nous portons eux et moi, celle sans concession, sans trahison qu’ils m’ont toujours donné depuis mon enfance. Comment est né cet intérêt pour les animaux de compagnie puis pour la cynophilie, je le sais parfaitement.

    Je pense qu’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été attiré par les «petites bestioles», celles qui était à ma portée et auxquelles je pouvais prodiguer mes soins. Il faut dire que mes premières années furent un peu solitaire, non que j’étais isolé puisque je vivais dans une famille assez soudée et que je me suis toujours senti entouré d’amour. C’était plutôt le monde extérieur qui me faisait peur. Bon élève, peu d’amis à l’école puis au collège, j’étais timide jusqu’à l’excès. Quand on a peur des autres humains et qu’on a de l’affection à donner il faut trouver un exutoire. C’est vrai que les animaux sont sans risque de ce côté là, il ne vous demandent que de l’attention et ne vous déçoivent jamais. La seule peine qu’ils nous font est leur absence lorsqu’ils nous ont quitté.

    Enfant, j’ai eu des chiens et des chats et je les ai aimé avec sans doute la même passion que ceux que j’ai pu posséder à l’âge adulte. Pourtant, c’est à l’âge de vingt ans que tout a vraiment commencé. Depuis quelques années déjà, je visitais, avec mes parents, les expositions canines de la région. Lyon, Roanne, Saint Chamond, Saint Etienne, et sans doute d’autres dont je n’ai pas un un souvenir très précis ont développé mon intérêt pour les races de chiens, leurs différences, leurs similitudes et leurs bouilles, craquantes, étranges ou antipathiques au premier abord. Très jeune, à la maison, il y avait des spitz. Une race qui me fascine encore aujourd’hui, j’y reviendrai lors d’un chapitre sur mon amitié avec Annie Gouraud-Lemaître et l’admiration que j’ai depuis vingt ans pour ses petits Moque-Souris. Adulte, j’ai eu envie de trouver «la» race qui me convenait le mieux.

    C’est lorsque j’ai eu vingt ans que mes parents m’ont proposé de m’offrir un petit compagnon pour prendre part à ma vie d’étudiant puis de jeune actif. J’avais bien évidemment quelques idées sur ce qu’il me fallait chercher. Je voulais une petite race, un caractère enjoué et câlin à la fois, pas trop indépendant et n’ayant pas trop besoin d’un exercice quotidien que je ne pouvais pas lui apporter car j’habitais dans une grande ville. Mon premier coup de coeur fut l’Épagneul du Tibet. J’ai toujours admiré son petit minois un peu mystérieux et son corps trapu, presque rustique. À l’époque, ils ne couraient pas les rues. J’avais vu quelques publicités pour l’élevage de la Garde Adhémar qui se trouvait près de Montélimar. Une autre race avait soulevé ma curiosité : le Tchin ou Épagneul Japonais. Je le trouvais élégant et gracile et en même temps un peu mystérieux. Il me rappelait les Pékinois que j’avais tant aimé dans mon enfance mais il semblait plus adapté à mon âge et à mon mode de vie.

    Pourtant aucune ce n’est dans aucune de ces deux races que j’ai trouvé le chien qui allait être ma première passion. Mon premier compagnon fut un Cavalier King Charles Spaniel. J’avais découvert cette race rare un an plus tôt alors que je me promenais avec des amis qui exposaient un Barzoï à l’exposition du Puy en Velay et j’avais eu un coup de foudre pour ce petit épagneul à la bouille si douce et au format ni trop grand ni trop petit. J’en était persuadé, c’était le chien qu’il me fallait.

    Un an durant je me suis documenté sur la race sur laquelle j’avais jeté mon dévolu. J’ai acheté des revues canines, je me suis procuré et j’ai dévoré le livre de Patrice Le Du qui était le seul je pense paru en langue française à cette époque et, lorsqu’il s’est agit de trouver un chien, je me suis mis à la recherche d’un élevage. J’étais novice, mes parents aussi, et il était difficile de faire le bon choix. Je savais qu’à l’époque, l’un des élevages les plus importants était celui des Marliviers. Innocent que j’étais j’ai donc passé mon premier coup de fil et je me suis fait brutalement éconduire. Je me suis entendu répondre que j’habitais trop au sud et qu’il était hors de question qu’on me vende un chiot qui vivrait dans la région lyonnaise. Un peu éberlué, j’ai continué à chercher sans beaucoup de succès. Tout près de chez mes parents se trouvaient l’élevage de la Grande Charrière, un peu plus loin celui de l’Escurial. Aucun des deux n’avait de chiots disponibles. À l’époque, je pense que celui des Charmes d’Antan aurait été le plus proche et je suppose qu’il existait déjà mais je ne le connaissais pas.

 

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    Au début du mois d’août 1994, j’étais un peu désespéré car je ne trouvais pas la petite chienne tricolore de mes rêves. C’est une annonce qui allait m’apporter la solution. Une portée à vendre dans les Monts du Lyonnais dans un petit élevage. Je me saisis aussitôt de mon téléphone et j’appelle. Là, une dame très aimable m’informe que toute la portée a été vendue à l’exception d’une petite femelle tricolore qu’elle pensait garder pour elle. Je pense qu’elle a senti ma déception au téléphone car, après une courte réflexion, elle m’a proposé de venir la voir quand même. Le lendemain, mes parents m’emmenèrent et j’ai fait la connaissance d’Élise et Michel Coquille et de leur incroyable élevage de l’Effronté. Je dois dire que ce fut une découverte étonnante. Imaginez une ferme au bout d’un chemin en pente, un peu à l’écart du minuscule village de Maringes dans la Loire. Imaginez plein de chiens et d’autres animaux entourant une petite dame toute simple et chaleureuse, presque timide. Pour le citadin que j’étais c’était un autre monde et pourtant dans cet univers j’ai trouvé la perle rare.

 

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Jessie et son père Georgie Boy de Kerryvann



    Élise a enfermé tout le monde dans la maison et a lâché dans la cours une petite boule de poils de trois mois et demi et ses parents. Elle était positivement ravissante et avait pour nom Jessie de L’Effronté. J’avoue que ce n’est sans doute pas le nom que j’aurais choisi mais le chien était celui dont j’avais envie depuis plus d’un an. Elle avait des origines exotiques. Sa mère, Eliza van den Kleiheuvel venait des Pays Bas et son père Georgie Boy de Kerryvann était doté d’un pedigree en partie britannique. Le résultat était un bébé tout ce qu’il y avait de craquant, avec certes une liste un peu étroite mais une allure très espiègle et tout de suite glamour. Dès que je l’ai prise dans mes bras, j’ai eu envie qu’elle vienne avec moi. Élise l’a compris tout de suite. Elle m’a accordé le privilège de me la vendre en me faisant promettre d’au moins la faire confirmer à un an. Tout a démarré ce jour d’août de 1994. Jessie est arrivée d’abord chez mes parents et elle a conquis toute la famille, puis chez moi et elle a séduit tous mes amis. J’ai appris avec elle, j’ai grandi avec elle et j’ai commencé mon parcours cynophile à travers l’Europe avec elle et avec quel plaisir. J’ai aussi gagné dans l’histoire une amitié avec Élise et Michel qui a duré de nombreuses années. Je regrette que par négligence de ma part sans doute, et parce que la vie est parfois comme ça, je n’ai plus de nouvelles depuis plusieurs années. J’espère qu’ils vont bien et je serais vraiment heureux de les revoir.

 

 

 

 

 

 

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07/05/2017
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